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Séances parallèles

En transition vers un monde viable

L’agroforesterie offre de nombreux avantages pour la transition vers un monde viable. Au cours de ces séances, les chercheurs pourront dialoguer avec les agriculteurs et diverses parties prenantes pour explorer les différentes voies par lesquelles l’agroforesterie peut apporter des solutions à différents besoins et défis écologiques, sociaux et économiques. Chaque séance vise à présenter les leçons pouvant être tirées d’innovations provenant d’agriculteurs, de projets de recherche, d’initiatives de développement et de politiques afin d’aider les agriculteurs, les conseillers, les chercheurs et les décideurs politiques à contribuer au développement de l’agroforesterie pour une transition vers un monde viable.

A. En transition vers des sols en santé

Un sol sain peut fonctionner comme un écosystème vivant qui soutient la productivité biologique tout en maintenant la qualité de l’environnement abiotique et en protégeant toutes les formes de vie à une échelle globale. C’est un indicateur important de la durabilité agricole. L’agroforesterie est une pratique d’utilisation des terres durable et régénératrice qui contribue à améliorer la santé des sols. Elle améliore le stockage du carbone organique dans le sol, la disponibilité des nutriments, la structure du sol et la diversité des communautés microbiennes. Ce sont des facteurs clés qui contribuent à accroître la diversité des formes de vie dans le sol et à améliorer sa santé. Néanmoins, dans quelle mesure les systèmes agroforestiers peuvent-ils remplir ce rôle? Quelles sont les conditions nécessaires pour que les systèmes agroforestiers maximisent la santé et la productivité des sols? Des questions comme celles-ci ne sont toujours pas résolues et nécessitent plus de recherches. L’objectif de cette séance est de découvrir des voies permettant à l’agroforesterie de contribuer à la transition vers des sols en santé.

Voici quelques-uns des sujets qui seront explorés au cours de cette séance :

  • L’agroforesterie pour le stockage du carbone dans le sol
  • L’agroforesterie pour la fertilité des sols
  • L’agroforesterie pour lutter contre l’érosion
  • L’agroforesterie contre la salinisation des sols
  • L’agroforesterie pour les microorganismes et la faune du sol
  • La fixation symbiotique de l’azote et les mycorhizes en agroforesterie
B. En transition vers un meilleur bilan hydrique et une valorisation de la lumière

L’eau est une ressource clé dans les systèmes agricoles et l’identification de moyens afin d’améliorer sa gestion est essentielle pour des pratiques plus durables. L’intégration des arbres dans ces systèmes peut améliorer le bilan hydrique du sol et ainsi favoriser une utilisation plus efficace de l’eau grâce à une plus grande infiltration, à une meilleure rétention de l’eau dans les sols et à une réduction des pertes d’eau dues à l’évaporation et au ruissellement. L’agroforesterie joue également un rôle clé dans la qualité de l’eau, car les arbres favorisent le dépôt de sédiments et la rétention des nutriments, contribuant à réduire leur mouvement vers les eaux souterraines et aidant à épurer les eaux de ruissellement. En faisant un meilleur usage de la lumière disponible, les systèmes agroforestiers contribuent par ailleurs à une meilleure valorisation de cette ressource pour la production végétale. Néanmoins, dans quelle mesure l’agroforesterie peut-elle remplir ce rôle? Comment la présence d’arbres dans un paysage modifie-t-elle les conditions climatiques locales? Quelles sont les conditions nécessaires pour que les systèmes agroforestiers optimisent le bilan hydrique et la valorisation de la lumière? Cette séance vise à trouver des moyens afin que l’agroforesterie contribue à la transition vers un meilleur bilan hydrique et une valorisation de la lumière.

Voici quelques-uns des sujets qui seront explorés au cours de cette séance :

  • Contribution de l’agroforesterie au bilan hydrique du sol
  • L’agroforesterie pour de l’eau potable
  • Les interactions souterraines en agroforesterie
  • La gestion des systèmes agroforestiers pour les ressources lumineuses
  • La sélection et l’amélioration variétales des cultures pour l’agroforesterie
  • Modélisation des interactions biophysiques en agroforesterie
C. En transition vers la biodiversité

La conversion de vastes espaces naturels en champs cultivés et en pâturages menace les habitats de nombreuses espèces, compromettant la durabilité écologique. La complexité des écosystèmes doit être prise en compte et encouragée par des systèmes agricoles qui contribuent à la conservation des ressources naturelles en fournissant de la nourriture, de l’eau, un abri et un habitat à la faune sauvage. Les systèmes agroforestiers, qui abritent généralement une richesse spécifique beaucoup plus élevée que les systèmes de monoculture, sont essentiels pour protéger et accroître la biodiversité dans les paysages agricoles. Ils peuvent également fonctionner comme des corridors écologiques, permettant aux espèces de se déplacer entre différents habitats dans un paysage fragmenté. Les systèmes agroforestiers offrent de plus une grande complexité qui peut favoriser les ennemis naturels des ravageurs des cultures, tout en fournissant un meilleur habitat aux pollinisateurs et à d’autres taxons bénéfiques, tels que les microorganismes du sol. La biodiversité est également l’assise permettant de fournir des services d’approvisionnement (production diversifiée), des services de régulation (séquestration du carbone, régulation des ravageurs, régulation du cycle de l’eau, conservation de la fertilité des sols) et même des services culturels (tourisme, loisirs, spiritualité). Mais comment l’agroforesterie joue-t-elle de tels rôles? Dans quelle mesure l’agroforesterie peut-elle compenser la perte d’habitats naturels? Que peut-on faire pour enrichir ses contributions et éviter la poursuite d’objectifs contradictoires? Cette séance vise à trouver des moyens afin que l’agroforesterie contribue à la transition vers une biodiversité à la fois plus riche et productive, dans les exploitations agricoles comme à l’échelle du paysage.

Voici quelques-uns des sujets qui seront explorés au cours de cette séance :

  • Agroforesterie et complexité des écosystèmes
  • L’agroforesterie pour les services écosystémiques
  • L’agroforesterie pour la reconnexion des habitats
  • L’agroforesterie pour la lutte contre les ravageurs
  • L’agroforesterie pour les pollinisateurs
D. En transition vers un climat viable

Les systèmes agroforestiers aident à atténuer les changements climatiques sur le long terme grâce à la séquestration du carbone dans le sol et les arbres et à la réduction des émissions de méthane et de protoxyde d’azote. Ils contribuent ainsi à la réalisation des objectifs mondiaux d’atténuation des changements climatiques. En offrant une meilleure résistance et une meilleure résilience aux stress biotiques et abiotiques, l’agroforesterie peut également aider à s’adapter aux changements climatiques. Grâce à l’ombre qu’ils fournissent, les arbres offrent une protection aux cultures, au bétail et aux agriculteurs contre les phénomènes climatiques extrêmes tels que la hausse des températures. Grâce à leur contribution à la réduction de l’évaporation du sol et de la transpiration des cultures et à l’accroissement de l’infiltration de l’eau, ils facilitent l’adaptation aux épisodes de précipitations faibles et erratiques. L’agroforesterie accroît également la résilience des agriculteurs grâce à la diversification des cultures qui permet de fournir des ressources telles que des fruits, des noix, des produits médicinaux et du bois, assurant ainsi une source sûre de revenus. Les systèmes agroforestiers constituent l’une des stratégies d’adaptation les plus accessibles pour les communautés à faible revenu, qui sont plus à risque en raison d’une plus grande exposition et d’une vulnérabilité accrue. Mais dans quelle mesure l’agroforesterie aide-t-elle à atténuer les changements climatiques et à s’y adapter? Quelles sont les conditions nécessaires pour que l’agroforesterie puisse jouer son rôle? Comment se compare-t-elle à d’autres options « intelligentes face au climat » en matière d’efficacité et d’accessibilité ? Peut-on augmenter, à l’échelle mondiale, l’impact potentiel d’une généralisation de l’agroforesterie sur le climat? Cette séance vise à trouver des moyens afin que l’agroforesterie puisse contribuer à la transition vers un climat viable.

Voici quelques-uns des sujets qui seront explorés au cours de cette séance :

  • L’agroforesterie pour l’atténuation des changements climatiques : séquestration du carbone et émission de gaz à effet de serre
  • L’agroforesterie pour la résistance et la résilience aux changements climatiques : microclimat, bilan hydrique et biodiversité
  • Les aspects sociaux de la transition vers un monde viable
  • Quels incitatifs pour une transition vers un monde viable?
  • Penser globalement, agir localement : la mise à l’échelle de l’agroforesterie
E. En transition vers la sécurité alimentaire et la santé

Le paysage multifonctionnel de l’agroforesterie résultant de la diversification peut fournir une alimentation saine et équilibrée aux ménages. Les systèmes agroforestiers peuvent bénéficier aux familles et aux communautés en situation d’insécurité alimentaire, et en particulier aux femmes et aux enfants, qui peuvent tirer des cultures, du bétail et des arbres une variété d’aliments nutritifs, ainsi que des produits forestiers non ligneux qui peuvent leur procurer une source de revenus. En outre, en réduisant la dépendance aux intrants chimiques, ils peuvent réduire les risques causés par ces intrants à la santé humaine. En améliorant la diversité et les processus des écosystèmes, l’agroforesterie peut également aider à lutter contre les zoonoses et autres maladies humaines. Dans l’ensemble, l’agroforesterie peut jouer un rôle essentiel dans l’amélioration de la disponibilité des aliments, de l’accès à ces aliments (grâce à l’augmentation du revenu des ménages), de leur utilisation (grâce à une valeur ajoutée) et de la stabilité de leur approvisionnement, qui constituent tous des éléments contribuant à l’atteinte d’une sécurité alimentaire durable et d’une meilleure santé. Cependant, pourquoi l’insécurité alimentaire est-elle toujours une préoccupation ? Manquons-nous d’infrastructures, de structures de gouvernance et de politiques adéquates ?  Comment concevoir des systèmes agroforestiers qui assurent réellement la sécurité alimentaire et la santé ? Cette séance vise à trouver des moyens afin que l’agroforesterie contribue à la transition vers la sécurité alimentaire et la santé humaine.

Voici quelques-uns des sujets qui seront explorés au cours de cette séance :

  • L’agroforesterie pour la sécurité alimentaire et la nutrition
  • L’agroforesterie pour des aliments nutritifs
  • L’agroforesterie pour la santé globale
  • L’agroforesterie et les produits forestiers non ligneux
F. En transition vers une économie viable

L’agroforesterie améliore la santé des sols, la biodiversité et la résilience aux changements climatiques, augmentant ainsi le rendement des cultures et les revenus. Elle favorise une diversification économique particulièrement adaptée aux petits exploitants agricoles vulnérables aux stress biotiques, abiotiques et économiques. Grâce à la diversification de l’agroécosystème, l’agroforesterie fournit différents types de ressources permettant d’assurer un revenu supplémentaire ou de réduire les dépenses des ménages, participant ainsi à la réduction de la dépendance des agriculteurs envers les intrants et le crédit. Cependant, l’agroforesterie peut également limiter les rendements de certaines espèces par rapport aux systèmes monospécifiques, en raison de la concurrence pour les ressources entre les espèces associées. L’agroforesterie est également couramment associée à des pratiques agroécologiques qui ne sont pas nécessairement valorisées sur le marché. Elle fournit de nombreux services écosystémiques dont la valeur économique est considérable pour la société dans son ensemble, mais qui reste souvent une valeur non marchande. La mise en œuvre de l’agroforesterie pour générer des profits soulève ainsi de nombreux défis techniques, commerciaux, organisationnels et économiques. Quelles sont les conditions pour que les systèmes agroforestiers soient rentables à l’échelle de la ferme? Comment les systèmes agroforestiers peuvent-ils être inclus dans un paysage afin de favoriser une transition vers une économie viable et respectueuse de l’environnement et, éventuellement, vers une économie circulaire ? Cette séance vise à trouver des moyens afin que l’agroforesterie puisse aider à la transition vers une économie viable.

Voici quelques-uns des sujets qui seront explorés au cours de cette séance :

  • La rentabilité des systèmes agroforestiers
  • La commercialisation des produits agroforestiers
  • Les problèmes de main-d’œuvre en agroforesterie
  • L’agroforesterie et le conflit rentabilité publique – rentabilité privée
  • Les paiements pour la provision de biens et services par l’agroforesterie
  • Les investissements des entreprises en agroforesterie : perspectives éthiques et sociétales
  • Le rôle de l’agroforesterie dans l’économie circulaire
G. En transition vers une société viable

Reconnaître l’agroforesterie comme un mode d’utilisation des terres qui augmente la disponibilité des ressources de base et réduit la vulnérabilité des agriculteurs, et en particulier des femmes ayant de petites exploitations, peut aider les ménages ruraux et les économies régionales à accroître leur autonomie. De nombreux systèmes agroforestiers sont intégrés dans la culture des communautés, en particulier chez les Premières Nations et d’autres peuples autochtones, ce qui apporte un sens à leurs pratiques culturales dans un monde où la foresterie et l’agriculture n’ont pas été séparées. En tant qu’approche multifonctionnelle, l’agroforesterie contribue également à façonner un paysage plus attrayant et permet une meilleure planification spatiale dans les communautés rurales, ainsi que dans certains contextes urbains et périurbains. Néanmoins, dans quelle mesure l’agroforesterie peut-elle remplir ce rôle ? Quelles sont les conditions nécessaires pour que les systèmes agroforestiers maximisent la durabilité des communautés et des sociétés ? Cette séance vise à trouver des moyens afin que l’agroforesterie participe à la transition vers une société viable, tout en maintenant la vitalité des sociétés rurales partout où elles existent.  

Voici quelques-uns des sujets qui seront explorés au cours de cette séance :

  • Agroforesterie, savoir, culture et valeurs relationnelles
  • Questions d’équité, de diversité, d’inclusion et de genre en agroforesterie
  • L’agroforesterie pour enrichir les paysages
  • L’agroforesterie urbaine et périurbaine
H. En transition vers un développement viable

En tant qu’approche multifonctionnelle, l’agroforesterie relie des besoins variés tels que des moyens de subsistance rentables, la qualité de la vie humaine et des écosystèmes sains. Elle contribue à des objectifs de développement durable aussi divers que la réduction de la pauvreté, la conservation de la biodiversité, la gestion durable des terres, l’égalité des genres, la santé, l’accès à l’eau potable et les solutions énergétiques durables. Par sa production de ressources multiples sur une unité de terre donnée ainsi que sa promotion de la diversité des écosystèmes, l’agroforesterie représente une voie prometteuse pour la transition vers des agroécosystèmes sains et le développement durable. Néanmoins, la mise en œuvre de pratiques agroforestières se heurte à de nombreux défis liés à l’utilisation des connaissances locales, à la participation des agriculteurs, à la disponibilité de technologies appropriées, à la recherche, à l’éducation et à la formation, pour ne nommer que ceux-ci. Cette séance vise à trouver des moyens afin que l’agroforesterie participe à la transition vers un développement viable.
 
Voici quelques-uns des sujets qui seront explorés au cours de cette séance :

  • Marier connaissances locales et scientifiques pour l’agroforesterie
  • Le partage des connaissances pour l’agroforesterie
  • La participation des agriculteurs aux projets agroforestiers
  • Le rôle des scientifiques dans les dynamiques agroforestières des agriculteurs et des collectivités rurales
  • Quel rôle pour les technologies de pointe (high tech) et les technologies plus accessibles (low tech) en agroforesterie?
  • Nouvelles méthodes de recherche pour l’agroforesterie
  • Innovations dans l’éducation et la formation pour l’agroforesterie
  • Les cadres et les méthodes d’évaluation d’impact pour mesurer et communiquer la contribution de l’agroforesterie à un développement viable
I. En transition vers des politiques viables

Pour augmenter les ressources consacrées à la mise en œuvre de l’agroforesterie sur le terrain, l’attention des décideurs politiques doit outrepasser les modèles industriels conventionnels et tendre vers des approches plus durables. En raison de la nature multifonctionnelle des systèmes agroforestiers, une coordination multisectorielle est nécessaire afin de faciliter la transition des producteurs vers l’agroforesterie et limiter les facteurs qui restreignent les investissements à long terme des agriculteurs, tels que le manque de droits fonciers, le manque de soutien technique et financier et des politiques agricoles et forestières inadaptées. Cette séance vise à trouver des moyens de faire la transition vers un environnement politique viable qui pourrait soutenir la conservation, l’adoption et la mise à l’échelle de l’agroforesterie.

Voici quelques-uns des sujets qui seront explorés au cours de cette séance :

  • Enjeux fonciers en agroforesterie
  • Politiques agroforestières
  • Coordination intersectorielle pour le développement de l’agroforesterie
  • Subventionner l’agroforesterie
  • Qu’est-ce que ça implique, une transition vers l’agroforesterie?

Solutions agroforestières pour la transition

L’agroforesterie a d’abord été développée localement par des communautés rurales et autochtones du monde entier. Elle comprend ainsi des systèmes et des techniques très diversifiés basés sur de vastes savoirs traditionnels. De plus, les agriculteurs innovent constamment, parfois en partenariat avec d’autres acteurs tels que les chercheurs et les conseillers agroforestiers, soulignant la nécessité des approches contextuelles et systémiques lors de l’étude ou de la mise en œuvre de systèmes agroforestiers. Au cours de ces séances, les agriculteurs, les conseillers, les chercheurs et les décideurs politiques exploreront ensemble des solutions agroforestières locales basées sur les connaissances et les innovations constantes des agriculteurs afin d’améliorer les systèmes existants et de développer des solutions agroforestières innovantes pour la transition.

J. Quelle agroforesterie pour les climats arides?

L’utilisation des terres dans les climats arides et semi-arides du monde, y compris les forêts sèches et les savanes, a le défi de fournir de la nourriture à d’importantes populations d’humains et de bétail. Mais les facteurs écophysiologiques, y compris les ressources essentielles comme l’eau, limitent la productivité de l’agroécosystème, tandis que des facteurs sociaux tels que l’augmentation de la population humaine, la forte demande de bois de feu, l’insécurité foncière et le prix élevé des intrants agricoles exercent une pression supplémentaire sur la capacité des agriculteurs à obtenir suffisamment de nourriture et de revenus pour subvenir à leurs besoins. Alors qu’il est nécessaire de respecter le programme de développement mondial des Objectifs de développement durable (ODD), en particulier pour l’atteinte de la sécurité alimentaire et l’éradication de la pauvreté, l’utilisation de pratiques agricoles non adaptées a entraîné la perte de couvert forestier, le surpâturage, la diminution de la santé des sols et la désertification. Pendant ce temps, des oasis et des jardins de case aux parcs agroforestiers, en utilisant des bocages, des haies brise-vent ou des haies vives, les communautés d’agriculteurs ont développé diverses techniques et divers systèmes agroforestiers pour s’adapter à un environnement hostile. Dans cette séance, nous explorerons ce que l’on peut apprendre des systèmes traditionnels locaux, des innovations des agriculteurs et de la recherche scientifique pour concevoir des systèmes agroforestiers permettant d’augmenter la productivité et d’améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition tout en réduisant les risques de catastrophe et en fournissant des services écosystémiques dans les régions climatiques arides du monde.

K. Quelle agroforesterie pour les cultures annuelles?

Les cultures annuelles associées à des arbres font place à des interactions qui ont toujours été un élément clé déterminant les options de gestion appliquées par les agriculteurs. Tant dans les zones tropicales que tempérées, le choix des espèces compatibles, leur disposition spatiale et temporelle et les pratiques de gestion à appliquer sont essentiels pour optimiser la production globale de toute technique ou de tout système agroforestier spécifique et les services écosystémiques qu’il fournit. Les études biophysiques comprennent une combinaison d’essais sur le terrain, d’observations et de modélisations pour comprendre les interactions sol-arbre-culture, principalement en ce qui concerne le partage des ressources telles que les nutriments du sol, l’eau et la lumière, ainsi que la biodiversité structurelle et fonctionnelle. D’autre part, des études qualitatives et quantitatives mettent de l’avant divers facteurs sociaux, économiques et politiques affectant les agriculteurs dans leur pratique. Malgré les innovations des agriculteurs et les progrès scientifiques, il reste encore bien des défis méthodologiques à relever pour déterminer les compromis et les synergies entre les biens et services et les façons de stimuler les fonctions d’approvisionnement, de soutien et de régulation de ces systèmes agroforestiers. Au cours de cette séance, nous explorerons ce que l’on peut apprendre des systèmes traditionnels locaux, des innovations des agriculteurs et de la recherche scientifique pour concevoir des systèmes agroforestiers avec cultures annuelles qui fourniront des services écosystémiques essentiels pour assurer la sécurité alimentaire tout en atteignant les objectifs d’adaptation et d’atténuation face aux changements climatiques.

L. Quelle agroforesterie pour les arbres et les cultures pérennes à vocation commerciale?

La monoculture en plein soleil était généralement recommandée pour les plantes pérennes tropicales telles que le caféier, le cacaoyer, le palmier à huile et les plantes pérennes tempérées telles que les arbres fruitiers. De nos jours, l’association d’arbres, plantés dans des haies ou à l’intérieur de parcelles, est préconisée en raison du large éventail de services écosystémiques qu’ils fournissent. De nouveaux concepts et outils sont disponibles pour aider à sélectionner des espèces d’arbres adaptées localement et pour analyser les compromis entre la fourniture de services écosystémiques et les besoins, les contraintes et les préférences de la société et des agriculteurs. S’appuyant sur les systèmes traditionnels locaux, les innovations des agriculteurs et les recherches scientifiques les plus récentes, cette séance vise à explorer les progrès réalisés dans les systèmes agroforestiers tropicaux et tempérés incluant des cultures pérennes, en explorant les résultats d’expériences portant sur la complémentarité ou la concurrence pour les ressources, la conservation de la biodiversité, la diversification des revenus, la déforestation évitée, l’atténuation des changements climatiques et l’adaptation à ces changements, la restauration des sols et des paysages, la régénération agricole, la régulation du cycle de l’eau, la lutte biologique contre les ravageurs et les maladies, la gouvernance du territoire et la résilience communautaire.

M. Quelle agroforesterie pour intégrer le bétail aux arbres et aux cultures?

L’association des animaux d’élevage, des cultures et des arbres est un des éléments les plus communs des agroécosystèmes traditionnels à l’échelle de la planète. Bien que les modèles agroindustriels soient basés sur une séparation spatiale des cultures et du bétail et n’incluent que rarement des arbres, il existe une grande diversité de systèmes agrosylvopastoraux. Dans ces systèmes, les arbres et arbustes peuvent être utilisés à des fins variées : alimenter les animaux d’élevage grâce à leur feuillage ou à leurs fruits, leur offrir de l’ombre et une protection contre le vent, mais aussi fournir du bois, des combustibles, de la nourriture pour les humains, des plantes médicinales, de la litière, des habitats fauniques, tout en séquestrant du carbone et procurant de nombreux bénéfices socio-culturels. Plusieurs communautés rurales ont développé au fil du temps des techniques locales innovantes qui permettent d’assurer un usage multifonctionnel du paysage, tout en bénéficiant de la complémentarité entre les composantes des systèmes agrosylvopastoraux. Parallèlement, les impacts du bétail sur les écosystèmes et les changements climatiques provoquent une inquiétude grandissante. Quelles espèces d’arbres et d’arbustes, quelles variétés culturales et quelles races animales peuvent être utilisées dans les systèmes agrosylvopastoraux ? Comment intégrer ces éléments les uns aux autres ? Quel genre d’aménagement permet l’atteinte d’une telle intégration ? Quels types de législation peut répondre aux besoins des agriculteurs et des communautés pratiquant l’agrosylvopastoralisme ? Dans cette séance, nous explorerons les leçons qui peuvent être tirées des systèmes traditionnels locaux et des innovations provenant des agriculteurs et de la recherche scientifique afin de concevoir des systèmes agrosylvopastoraux qui puissent contribuer à la sécurité alimentaire, à la création de revenus et aux besoins socioculturels des communautés d’agriculteurs, tout en participant à la construction d’un avenir viable.

N. Quelle agroforesterie pour une forêt nourricière?

Qu’il s’agisse d’agroforêts, de jardins-forêts ou de permaculture, les forêts domestiques existent partout sur la planète, depuis les régions tempérées jusqu’aux régions tropicales arides et humides, où elles ont été mises en place par des communautés autochtones et agricultrices depuis des siècles. Ces forêts domestiques ont été modelées et périodiquement remodelées à partir d’écosystèmes existants, en relation avec des besoins et des valeurs de nature socioéconomique et culturelle, grâce à des pratiques adaptées au contexte local. Elles offrent plusieurs types de produits ligneux et non ligneux tels que des fruits, des noix, des champignons, des plantes médicinales, des résines, des fibres, du caoutchouc, etc., contribuant ainsi à la sécurité alimentaire et à la production de revenus. Les forêts domestiques sont aussi des écosystèmes naturels complexes qui offrent de nombreux bénéfices environnementaux tels que la conservation de la forêt, la protection de la biodiversité, l’atténuation des changements climatiques, la conservation des sols, la rétention de l’eau dans le sol, ainsi que divers bénéfices socioculturels. Ces éléments sont essentiels pour la santé humaine et environnementale globale et peuvent donc participer à la recherche de durabilité. Cependant, les forêts domestiques sont affectées par divers défis reliés à l’usage des connaissances locales et ancestrales, aux perceptions négatives concernant les agriculteurs des forêts et à des règlementations et politiques forestières mal adaptées. Dans cette séance, nous explorerons les conditions nécessaires pour que la forêt nourricière s’avère une stratégie alternative prometteuse pour la gestion des ressources des terres et des paysages forestiers, tout en valorisant les connaissances et les moyens de subsistance locaux.

O. L’agroforesterie – un pilier essentiel de l’agroécologie

L’intérêt contemporain pour l’agroécologie a émergé en réponse aux problèmes associés au modèle industriel de production agricole dirigé par les entreprises. L’agroécologie a évolué en tant que champ d’études mettant l’accent sur l’application des principes écologiques à la recherche et à la pratique dans le domaine agricole, pour devenir une approche englobante qui engage les producteurs et l’ensemble des acteurs du système alimentaire en s’assurant la contribution de systèmes de connaissances diversifiés. Cette approche vise à passer d’idéologies qui ont donné la priorité à la maximisation des rendements agricoles avec des intrants synthétiques à une idéologie qui englobe divers aspects de la pensée des systèmes socio-écologiques et qui vise à soutenir les économies locales tout en renforçant la biodiversité, la résilience et la justice sociale. Cette séance explorera de quelles manières les principes de l’agroécologie peuvent éclairer les transformations de l’agroforesterie, ainsi que le rôle de l’agroforesterie dans la promotion ou le verrouillage des transitions agroécologiques. Nous explorerons les changements plus profonds nécessaires dans la façon dont nos systèmes agroforestiers sont conçus et structurés pour assurer la transition vers un avenir plus équitable et durable.

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